Charles Camoin
Biographie
Né en 1879 à Marseille, Charles Camoin appartient à cette génération d'artistes qui fait la charnière entre le XIXème et le XXème siècle. Très proche de Matisse, Manguin et Marquet, rencontrés lors de son passage dans l'atelier de Gustave Moreau aux Beaux-Arts de Paris, il participe avec eux à la "Cage aux fauves" du Salon d'Automne de 1905.
Dès lors affilié au fauvisme, il connaît rapidement le succès, exposant régulièrement dans les salons parisiens et européens. Même si Camoin favorise dans son œuvre l'expression par la couleur, elle demeure toujours attachée à la transcription du motif et de ses variations lumineuses. Il fut donc sans doute "le plus impressionniste des fauves", comme l'écrivait Bernard Dorival.
Camoin fut aussi en son temps le messager de la doctrine de Paul Cézanne. Il demeure en effet très marqué par sa rencontre avec le maître d'Aix auquel il vouait la plus vive et la plus profonde admiration. Les liens étroits qu'il noue avec Cézanne et les lettres qu'il reçoit de lui marquent sa principale contribution à l'histoire de l'art de cette période. Du point de vue personnel, cette rencontre détermine pour longtemps l'originalité de l'art de Camoin qui tend à concilier la spontanéité du geste coloré à l'ordonnance du motif.
Après la guerre, Camoin partage sa vie entre son atelier de Montmartre et celui de Saint-Tropez où il s'installe en 1921, affirmant de plus en plus son goût pour une peinture sensuelle, voluptueuse et spontanée, empreinte de la présence de Renoir auquel il rend d'ailleurs visite en 1918. Il demeure toute sa vie attaché à ses thèmes de prédilection, paysages du Midi, portraits de femmes, natures mortes et nus. Alors dernier survivant du groupe initial des fauves, il s'éteint en 1965 dans son atelier montmartrois.
Après les deux grandes expositions rétrospectives, à Nice en 1971 et plus récemment celle organisée par le musée Cantini à Marseille en 1998, son œuvre demeure encore relativement méconnue du public. Dans le champ de l'histoire de l'art, son nom apparaît presque toujours parmi les artistes affiliés au fauvisme, mais son œuvre n'a fait l'objet d'aucun travail universitaire depuis celui de Danièle Giraudy en 1972.